Un mois après notre retour d’itinérance, nous avons pu prendre du recul sur place et la pertinence de cet outil d’enquête dans le cadre de Viendra la Forêt

Le choix du vélo comme moyen d’itinérance a été motivé par la proximité qu’il offre avec le paysage, et les personnes croisées sur la route. Dans la mesure où il ne crée aucune barrière physique entre celui qui observe et le territoire traversé, il nous a paru immédiatement adéquat pour passer une semaine sur le terrain.

Au cours de l’itinérance, nous nous sommes rendu compte de l’intérêt d’être disponible en permanence au contexte, d’autant plus dans un territoire sinistré, brûlé. Le vélo rend accessible les pistes DFCI et chemins de sables. Il permet une immersion dans le paysage totale, laissant nos sens ouverts à la perception de ce qui nous entoure et de notre sujet. Il permet de sortir de la trace, pour aller au plus proche des lieux explorés.

La perception nuancée et sensible d’un paysage n’a été entravée par aucune forme de barrière. Au cours des journées passées à pédaler, nous avons pu confronter la somme d’informations et de connaissances accumulées lors de notre travail préliminaire sur le sujet, avec ce que nous ressentions, sur le moment et à hauteur d’œil.

La trace que nous avions programmée traversait successivement les 3 principales forêts touchées par les incendies de 2022. Autour de Landiras, à la Teste-de-Buch, et Saumos. Le chemin parcouru entre les zones sinistrées nous a permis de prendre conscience du contraste saisissant qui existe entre les zones brûlées et les parcelles qui ont échappé aux flammes. Les zones touchées par le feu laissent ressurgir le passé paysager de la Lande où l’on retrouve derrière les lagunes qui réapparaissent les paysages immortalisés par Félix Arnaudin au XIXème siècle.
Nous avons éprouvé notre méthodologie en poussant l’itinérance douce avec des packrafts pour parcourir des étendues d’eau. Nous emmenant dans une flore préservée aux abord de la Grande Leyre entre Belin-Béliet et Salles, nous obligeant à abandonner la navigation, et à nous confronter à de l’eau, beaucoup d’eau et aussi d’immenses feuillus, venant apporter un autre récit sur la place des ces arbres sur le plateau landais.

Après cette série de rencontres, l’envie est dorénavant orientée sur la récolte de récits d’habitant·e·s qui ont vécu les événements de l’été 2022, pour récolter des témoignages divers, de profils divers.

Nous remercions @atelierrebie pour les sacoches de vélo sur mesure et @mekongpackraft pour les packrafts. Votre support à rendu cette aventure possible. Vous comptez comme les premiers soutiens de ce projet qui s’ouvre désormais à un travail collectif. Après quelques mois de lancement, le travail en binôme se termine pour laisser place à une approche collective de Viendra la Forêt. Nous sommes rejoints par @ivanmathie , photographe, Félix Le Méhauté, créateur sonore, et Anne Bordenave, illustratrice.

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