Nos affaires ont miraculeusement séché dans la nuit, nous nous mettons en route pour rencontrer le Commandant Yvan Dupuy, chargé du groupement de prévention des risques et des feux de forêt. Pendant 1h30, il nous détaille son retour d’expérience des incendies, les enseignements que les pompiers en ont tiré et les conséquence que les incendies ont eu dans l’organisation du SDIS 33.
En quittant le centre du SDIS 33 de Salles, nous prenons la direction de Biscarrosse, en lisière de la forêt usagère de La Teste (deuxième point d’impact des incendies de 2022). Sur la route, et à force d’échanger sur nos vélos, nous nous rendons compte que notre regard sur les paysages que nous traversons est en train de changer. À mesure que les rencontres s’accumulent, que le temps passé sur le terrain s’additionne, les connaissances engrangées autour de la sylviculture et les différentes méthodes de lutte et de prévention du feu commencent à s’assembler. Elles composent un tableau encore très naïf, mais qui nous pousse à observer plus soigneusement les différents mouvements qui s’immiscent entre les travées régulières des pins. Les futaies régulières ou jardinées, les pare-feu composent un premier système de signe qui nous amène à repérer les particularités de cette forêt du sud Gironde (et de fait de celle qui occupe une bonne partie du territoire des Landes). 
Habitués pendant plus de deux jours à  rouler dans le “brûlé”, il nous apparaît dans un premier temps étrange de nous retrouver dans des parcelles de forêt qui ne portent pas de stigmates du feu. Cette transition entre l’emprise des feux Landiras 1 & 2, vers la forêt de la Teste-de-Buch nous permet de reprendre du souffle, au milieu de forêts épargnées par le feu.
À Cazaux, nous nous décidons à remettre les packrafts à l’eau pour rejoindre Biscarrosse. Une petite houle nous rappelle la faible quantité d’air qui nous sépare d’une si grande étendue d’eau. Nous sortons du petit port et nous avançons pour longer le bord du lac.  Nous arrivons en plein vent, sur le lac Cazaux. Au bout d’un kilomètre Antoine accélère ses coups de pagaie, mû par la détresse d’un canoë en pleine perte de pression. Nous rejoignons le rivage à la hâte, déconcertés de n’avoir pu finir notre traversée, mais heureux de ne pas l’avoir terminée dans l’eau. 
Notre journée s’achève à travers la forêt usagère de Biscarrosse, séparée de celle de La Teste par l’immense pare-feu abattu à la hâte en juillet 2022.
Une chambre partagée dans une surf house, une pizza, nous marquons l’escale avant de nous engager dans un paysage très différent de la lande du sud Gironde: celui de la forêt usagère de La Teste-de-Buch.
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