
© Ivan Mathie
Départ en voiture vers 5h00 du matin de Bègles pour espérer attraper le lever de soleil à La Teste-de-Buch. J’arrive 5 minutes trop tard mais je peux refaire des prises de vues que Tim m’a indiqué, notamment, le panneau du camping « Le Petit Nice » derrière lequel une rangée d’arbres calcinés mais pas encore abattus viennent rappeler les incendies de juillet 2022. On peut voir une petite vallée de bois lui aussi brûlé puis au loin la dune du Pilat, seule forme identifiable du paysage sinistré.
Suite à l’itinérance de Tim et Antoine, nous avons identifié des endroits que je pourrais documenter, je profite donc du travail de l’itinérance pour travailler avec efficacité.
Après quelques vues des nouveaux bâtiments de différents campings, je me rends à l’entrée de la piste 214. Au vu des panneaux, j’appelle avec inquiétude Tim, sur la possibilité d’y entrer. Il me dit qu’il ne faut pas y aller.
J’entre quand même et tombe rapidement sur une cabane en cours de reconstruction. Étonné, je repère les lieux et réalise des images dans tous les axes. D’un côté, le chantier est bordé d’un de plusieurs carcasses de véhicules ayant brûlé. De l’autre, les arbres abattus attendent d’être chargés pour être extraits des lieux.
Un véhicule s’arrête à mon niveau, c’est l’oncle de la propriétaire de la cabane. C’est lui qui s’occupe de la reconstruction du bâtiment. Je lui explique les raisons de ma présence et m’assure de son accord concernant les images que j’ai commencé à réaliser. Je lui demande si je peux le retrouver dans sa cabane un peu plus tard.
Je croise un camion puis une machine qui débite le bois en plaquettes.
Je me retrouve ensuite au niveau de la cabane que Tim m’avait indiqué. Il s’avère que c’est celle de l’homme croisé un peu plus tôt. Lorsque je m’approche, le bruit des tronçonneuses cesse, les arbres aux alentours de la parcelle semblent sécurisés.
C’est Dominique qui m’accueille et m’offre un café alors qu’il n’est pas chez lui. La cabane appartient à un dénommé Dany. On discute, il m’explique son rôle et celui de ses collègues chasseurs. Il se dit vigilant et relaie des informations pour sauvegarder les cabanes. Il guide les pompiers, et participe aussi à la prévention de la reprise de nouveaux foyers d’incendies.
Il me rappelle l’utilité des propriétaires de cabanes dans la gestion de la forêt. Notamment dans la régulation de la présence des sangliers sur le massif. Selon lui, on dénombre une centaine d’accidents de sangliers chaque année.
Arrive alors Claude, il m’est présenté par Dominique de façon mi-cérémonielle, mi-moqueuse.
Au fil d’une discussion passionnée et très documentée, il m’explique son ancrage familial et son amour de la forêt. À de nombreuses reprises, il a représenté les propriétaires exploitants de bois dans différents syndicats et associations. Propriétaire de 28 hectares de forêt, tout à brûlé lors l’incendie de 2022.
Il me parle d’un livre blanc de la forêt qu’il a co-écrit et qu’il m’a transmis les jours suivant.
Je lui propose de faire quelques portraits qu’il accepte, une image de lui à contre jour sur le terrain proche de la cabane, le sol abîmé par l’extraction du bois condense bien ce qui lui reste.
La lumière est dure et la fin de matinée approche, tout le monde est reparti vaquer à ses occupations, je termine par quelques vues aux alentours de la cabane avant de rentrer.

Dominique - © Ivan Mathie

Claude - © Ivan Mathie

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