Tôt, nous prenons la route direction Saumos. En voiture, le trajet n’a pas la même saveur qu’à vélo. Moins attentifs derrière nos portières à fermeture centralisée, nous remarquons tardivement l’arrivée dans la zone touchée par les incendies. Les signaux sont moins perceptibles derrière un pare-brise, voilà une esquisse de réponse à nos questionnements de la veille. 
Nous retrouvons Pascale Got devant l’église. Assez naturellement nous nous installons à la frontière d’un lotissement et d’une parcelle de pins pour entamer l’entretien. 
Pascale Got, nous livre son récit des incendies, les enjeux de la gestion des risques ainsi que de leur évolutions face au changement climatique. Les risques se multiplient, s’amplifient et deviennent de moins en moins prévisibles.
Elle nous parle de la volonté affichée du Département de la Gironde de promouvoir la mixité des essences pour les parcelles re-plantées. 
Le Département est propriétaire de 1500 ha de forêt au travers des espaces naturels sensibles dont il est propriétaire. Une goutte d’eau à l’échelle du patrimoine forestier du plus grand département de France. Mais c’est une institution publique qui a la capacité de réunir tous les acteur·ices autour de la table pour ouvrir le dialogue autour des nouveaux enjeux qui concernent la filière sylvicole. Les états généraux de la forêt ont posé les premières bases de ce dialogue. 
De nouveaux dispositifs de prévention et de lutte contre l’incendie émergent de ces échanges. Ils motivent le développement d’expérimentations comme celle lancée rapidement après les incendies par la mission Forêt sur le site de la forêt de Castillon. Hors caméra, Pascale Got nous confie cependant les difficultés pour entretenir ce dialogue entre des acteur⸱ices aux agendas parfois contradictoires. 
L’entretien terminé, nous empruntons la route de Sainte-Hélène à la recherche d’une maison détruite évoquée par Pascale Got. Le jour de l’incendie, le couple de retraités qui y habitait ne l’aurait évacué qu’au moment où une braise était venue se poser sur la table de la cuisine.  
Sans réussir à la trouver, nous nous arrêtons le long d’une ruine dont l’incendie est venu consommer les derniers éléments encore debout de la charpente. 
Nous remarquons la plus forte présence des scieries ici que dans le sud de la Gironde. Elles racontent à leur manière un autre volet du quotidien de la lande.
L’après-midi, nous restons à la lisière du territoire brûlé. Les feuillus eux, sont pour la plupart encore debout et verdoyants. Le feu semble avoir été plus violent tant les traces qui subsistent sont visibles.
Une route endommagée par le passage des camions est fermée. Les colonnes d’engins ont avec leur passage rongé L’asphalte est rongé par le passage des  colonnes d’engins. La route ressemble plus à une piste DFCI qu’à un chemin communal. Nous nous y aventurons à allure réduite. 
Cette journée qui s’achève marque la fin de notre itinérance. Sans avoir épuisé cette méthode d’enquête, nous sommes maintenant assuré de sa pertinence. Cette semaine nous conforte dans l’idée que les traces du feu se retrouvent sur le terrain sous une multitude de formes. Dans l’absence, dans les témoignages, dans les mesures de prévention qui ont été prises immédiatement ou plus tardivement, dans les nouvelles techniques de gestion, ou de financement de la filière sylvicole. Qu’elles se manifestent sous la forme d’une émotion, d’un ressenti, ou par l’achat d’un canadair, ces traces dessinent les contours d’un récit à multiples entrées. Comment le retranscrire ? Les pistes sont nombreuses.
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