© I. Mathie

Suite aux repérages de mars dernier, nous retournons deux jours sur le terrain pour poursuivre notre collecte autour des différentes typologies bâties au contact du risque incendie. Ce sujet est pour nous intrinsèquement lié à la notion de lisière : là où se rencontrent l'urbanisation et les parcelles forestières.
Comme point de départ, nous retournons voir un lotissement récent qui nous avait interpellés à Hostens. Arrivés assez tôt, nous fixons quelques rendez-vous avec les habitants croisés au pied de leur porte.
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
Dans l’après-midi, nous enchaînons trois entretiens. Menés dans les deux lotissements qui bordent l’entrée d’Hostens, ces échanges racontent des perceptions très différentes d’une implantation à proximité du risque incendie. D’un côté de la route, le choix de cette implantation est délibéré, lié à un attachement à la forêt inscrit dans le temps long. De l’autre, l’opportunité d’acquérir un terrain à bâtir à un prix abordable, à proximité de la métropole bordelaise a été décisive dans l’arrivée à Hostens. Le Barp, Saint-Magne, Cabanac souffrent déjà de leur attractivité. Hostens, ni trop éloignée de la métropole bordelaise, ni trop proche des grands centres urbains, bénéficie encore de prix au mètre carré attractif pour les ménages qui souhaitent accéder à la propriété par un projet de construction.

© I. Mathie

Le lotissement sorti de terre en 2022 permet de décrypter les caractéristiques propres à ces quartiers en extension établis au pied des parcelles forestières. Dans les jardins qui bordent les rangées de pins, se mêlent les signes d’un idéal paysan, et de l’isolement d’une maison de campagne. Les poules, et les tentures imprimées de motifs basse cour côtoient les maisons de plastique pour enfant, et les trampolines.
En fin de journée, nous repassons de l’autre côté de la route, où se trouvent deux lotissements plus anciens. Nous frappons aux portes des maisons dont la clôture est la seule ligne qui lie le jardin et la forêt. Cette situation privilégiée, au pied de la nature, au pied du risque, n’est pas vouée à durer. Un lotissement neuf est déjà à l’étude, et devrait entrer en chantier une fois le PLUi révisé.
La matinée de la seconde journée s’intéresse aux maisons construites en sortie de bourg, et qui se sont retrouvées en première ligne de l’incendie sur la commune d’Origne. La transformation brutale du paysage environnant a eu un impact durable sur la faune et la flore environnante. Nous échangeons plusieurs heures avec un couple qui nous racontent le retour des grenouilles, les sols gorgés d’eau, et l’éloignement de la lisière, repoussée par le feu.
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
Dans les nombreux témoignages que nous entendons, il y a cette souche qui brûle dans la nuit chaude du mois d'août; un litige entre le lotisseur, la mairie et les propriétaires pour savoir qui doit entretenir une piste DFCI qui sépare les jardins de la forêt; la route bloquée par les pompiers, au moment d’aller signer le compromis de vente chez le notaire en plein cœur des incendies.
Cette série d’entretiens illustrent les différentes situations bâties au contact de la forêt dans la lande girondine. Ces portraits racontent la relation complexe qui s’établit entre les lieux de vie, la proximité souhaitée à la nature, et la cohabitation avec le risque incendie.
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
© I. Mathie
Back to Top